Ma mère disait toujours que le business de la restauration était le business par excellence. Quel que soit ce qui arrive dans le monde, les gens vont manger; vous y compris. Nous mangeons dans les moments de joie, dans les moments de tristesse, pendant les fêtes, pendant les guerres, et même pendant les pandémies. Si on peut avoir une certitude dans cette vie, c’est que les humains, les animaux et les plantes ont besoin de nourriture pour vivre.
Cette certitude fait donc que tout business bien pensé et bien exécuté sur le thème de l’alimentation va (et doit) marcher.
1. Et si la restauration était la meilleure opportunité d’affaires du pays ?
Dans l’ordre des besoins humains les plus essentiels, l’alimentation se trouve au premier plan. Vous pouvez le voir dans la pyramide de Maslow, qui représente la hiérarchie des besoins humains en cinq niveaux, allant des plus fondamentaux aux plus élevés : besoins physiologiques, de sécurité, d’appartenance, d’estime, et enfin, l’accomplissement personnel. La théorie stipule que les besoins inférieurs doivent être satisfaits avant que l’individu puisse aspirer aux niveaux supérieurs. Vous savez ce qu’on dit non?
“ Ventre affamé n’a point d’oreille. Ventre affamé n’aime pas son prochain. Ventre affamé ne travaille pas. ”

La réponse à la question précédente est alors oui, la restauration est la meilleure opportunité d’affaire quand on sait où se positionner dans la chaîne de valeur.
La chaîne de valeur de la restauration englobe l’ensemble des activités, de la fourniture des matières premières à la livraison de l’assiette au client, incluant la logistique (approvisionnement, distribution), les opérations (cuisine, service), le marketing, les ventes et les services (support client).
Lorsqu’on prend le business de la restauration sous l’angle “Cuisiner et vendre de la nourriture aux gens”, cela devient plus complexe comme opportunité.
Si ce n’était pas complexe, tout le monde y réussirait.
Tous les restaurants marcheraient, les vendeuses au bord de la route vendraient, les fast-foods qui s’ouvrent à tous les coins de rue marcheraient.
J’étais très intrigué par le fonctionnement du secteur de la restauration et, quand j’ai rejoint Gozem en tant que E-commerce Quality Manager, et qu’il a fallu travailler sur les services de Repas, Shopping et billetterie, j’ai compris de quoi il en retournait.
Au-delà même des enjeux opérationnels, de qualité de service, il y a un enjeu vital à savoir où sont les clients, ce qu’ils aiment manger (comment ils l’aiment et quand ils préfèrent manger). En réunissant toutes ses informations, soit en faisant des recherches, soit une étude de marché, soit en lançant des restaurants ici et là afin d’avoir de vraies données du marché, vous allez vous rendre compte qu’Il y a des éléments répétitifs qui apparaissent : des patterns.
Pour réussir dans ce domaine mieux que n’importe qui d’autre, il faut se baser sur la donnée. Celle que vous avez collectée avant de commencer et celle que vous avez rassemblée pendant que votre cuisine tourne. Comme patterns, vous pouvez avoir le jour et l’heure où votre clientèle commande le plus, le repas qu’ils commandent le plus, les options qu’ils demandent, la zone la plus rentable pour vous (pour être le plus près possible de ceux qui vous rapportent le plus d’argent). Dans un secteur aussi compétitif que la restauration, chaque donnée compte, chaque seconde compte et chaque FCFA gagné ou dépensé compte.
2. Offrir le repas que les gens aiment
Une fois que vous avez pu identifier ces éléments répétitifs, il faudra OFFRIR LE REPAS QUE LES GENS AIMENT ou bien aller suffisamment à contre-courant pour créer de nouvelles habitudes de consommation. C’est à vous de vous positionner. Par plat préféré, je veux dire le plat le plus accessible en termes de prix, en termes de disponibilité géographique, et le plus apprécié en termes de goûts.
Il y a quelques jours, j’ai posé la question sur Linkedin et voici les votes que j’ai reçus : QUEL EST LE REPAS PRÉFÉRÉ DES BÉNINOIS ?





Le gagnant de ce vote est le Atassi. Il est loin devant le Attieke et le Shawarma.
Qu’en pensez-vous ? Le Atassi est-il vraiment le repas préféré des Béninois ? Sans ignorer l’héritage culturel de ce plat, qu’est-ce qui en fait le plat préféré ? Le Béninois lambda peut acheter un plat bien fait, bien garni pour en moyenne 500 FCFA (environ 1 dollar américain), simplement en sortant de chez lui et en tournant dans son quartier.
Il suffit de voir l’affluence devant les points de vente, le nombre de plats commandé par jour sur les applications de livraison de repas pour comprendre de quoi je parle.
Penchons-nous à présent sur le cas des autres plats dans la liste : l’Attiéké, et le Shawarma.
Ce sont pour les deux des plants importés, l’un de la Côte d’Ivoire et l’autre de la Turquie ou du Liban. Je les ai mis dans la liste parce que ce sont pour moi de purs produits marketing. Réfléchissez bien à la raison pour laquelle vous avez commencé à manger l’Attiéké ou le Shawarma.
De la désirabilité ! Ces plats sont devenus désirables parce que c’est devenu “cool” de manger de l’Attiéké ou du Shawarma. Ça l’est moins maintenant qu’ils sont omniprésents à tous les coins de rue.
Ce sont là deux exemples de comment le plat préféré d’une communauté peut changer si le “challenger” est présent partout, disponible à un prix abordable et qu’il crée un sentiment d’appartenance quand il est consommé, seul ou en groupe.
Si vous le désirez, avec votre produit, vous pouvez renverser la tendance et faire de votre cuisine le plat préféré de votre communauté. C’est simplement du marketing. Si vous en doutez, documentez-vous sur l’histoire de la Pizza, des Hamburgers ou des pâtes.
Vous pouvez écrire l’histoire en votre faveur et en tirer beaucoup d’argent. Faites-le pour votre entreprise ou pour ce nouveau produit que vous voulez lancer. Ceci est moins un enjeu de goût qu’un enjeu d’appartenance. Le reste se trouve dans l’exécution.
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