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L’Afrique doit faire attention à cette révolution numérique

Lorsque nous parlons d’industrialisation de l’Afrique, il y a un point très intéressant que nous oublions toujours d’aborder. Est-ce par manque d’intérêt pour le sujet ou parce que personne n’a encore vu le danger imminent que cela représente ? Dans tous les cas, je vais en parler aujourd’hui et j’espère que cela atteindra les personnes qui peuvent réellement se pencher sur cette situation.

Cet article concerne les composants électroniques. Pendant longtemps (et même actuellement encore) on dit que l’Afrique à toutes ces chances de participer activement à cette révolution numérique. C’est vrai à 65 %. Ce n’est pas totalement vrai parce que le numérique ne concerne pas uniquement les applications mobiles et web. Il est vrai que beaucoup d’efforts sont en train d’être faits pour que tous les jeunes africains puissent comprendre l’informatique et même coder. Ce zèle observé pour le coding pourrait changer les choses surtout dans la réduction de la pauvreté, du chômage et de l’inégalité des genres. Mais cela ne suffira quand même pas. Voici quelques insuffisances que j’ai relevé :

1- Les logiciels qui sont ou qui seront construites par les développeurs africains vont vite rencontrer une difficulté.

Il n’y aura pas assez de « Device » pour contenir les applications. Un téléphone ne peut contenir qu’un nombre limité d’applications. Ce sera donc un combat contre des ronces dans une jungle. C’est difficile de trouver un modèle économique viable sur le long terme pour les solutions que nous créons, à cause de la présence étouffante des GAFAM.

2- Tout le monde veut devenir codeur mais plus personne ne veut fabriquer du matériel.

Lorsqu’on observe bien l’économie des pays qui sont leaders du numérique, on remarque qu’ils ont tous commencé par le matériel. Il faut bien que les logiciels restent dans un appareil, non ? Le Nigéria, le Ghana et dernièrement le Rwanda l’ont bien compris. Personne ne peut prétendre devenir leader dans le logiciel s’il n’est pas sûr que son logiciel soit installé sur un appareil ; et cette assurance, un jeune entrepreneur ne peut pas l’avoir à ses débuts. Les téléphones chinois, américains ou européens que nous utilisons viennent avec des applications préinstallées et gagnent des utilisateurs même sur le marché Africain. Quel type de concurrence peut-on faire dans ce cas ?

3- Les composants sont trop chères pour le commun des inventeurs

Pour revenir aux composants électroniques, je n’arrive pas justifier pourquoi ils sont autant chers et pourquoi aucune action concrète de démocratisation n’ait été entreprise jusque-là. Il n’y a pas presque pas de hackathon, de concours et de foires pour les solutions matériels africaines. Les outils du MIT que beaucoup de Fablabs utilisent ne sont pas suffisant. Ces outils sont destinés à de l’expérimentation et à l’éducation. Ils sont importants certes, mais pour de vrais projets, on aperçoit ses limites et on se sent toujours obliger de commander beaucoup de pièces en Chine ou ailleurs. De quelle révolution numérique parle-t-on ?

Il faut des centres de recherche équipés dans nos universités et dans nos villes. Les fablabs sont un bon début mais ils peinent tous à trouver des modèles économiques pérennes. Et sans argent, rien ne peut vraiment changer.

Vers qui devons-nous nous tourner à présent entant qu’entrepreneur ou acteur du numérique africain ? Vers les dirigeants ? Les investisseurs privés ou publiques ? Vers nous-même ?

N’oublions pas : « Le numérique n’est pas que le logiciel, c’est aussi le matériel »

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